Toponymie
(2) - St-Jean-de-Luz et Ciboure Deuxième essai sur l'origine des Noms de communes basques, cette leçon est toujours le substrat / prétexte à des révisions de nos acquis antérieurs de grammaire et de vocabulaire. Comme pour la précédente « révision » déjà axée sur la Toponymie (T1) et pour nos leçons de géographie (23, 26, 31, 36 et 41), la lecture est à 2 niveaux (dont l'un à destination de ceux qui ne suivent pas notre initiation : en bleu dans le texte). Pour les autres, « accros » de la langue, nous en profiterons pour réviser les Relatives, la transformation verbale de l'auxiliaire Ukan (Nor, Nori, Nork) et l'Imparfait. |
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UN PEU DE VOCABULAIRE et Rappels / Compléments
de quelques règles - A chaque utilisation du « Nor, Nori, Nork », nous rappelons « à qui » [Nori] s'applique le verbe. - [-arazi] est un nouveau suffixe, verbal celui-là, traduisant notre « faire... ». Ainsi... Mintza(tu) (parlé) + arazi »» Mintzarazi (fait... parler) Oroit(u) (se rappelé) + arazi »» Oroitarazi (fait... se rappeler/se souvenir). C'est ce dernier verbe qui est à l'origine du mot que nous utilisons Oroitarazte (rappel) où le suffixe [-te] est souvent synonyme de la terminaison [-aldi] (période de..). - Gai : nous avons vu dans la dernière leçon le sens « matière (première), sujet » du substantif. Et nous avions mentionné le mot Ikasgai (matière d'enseignement, leçon). Plus généralement, le suffixe [-gai] traduit notre « futur(e)... » comme dans le mot que nous utilisons plus loin « hirigai » (future ville). - Nous découvrons ici un nouveau suffixe [-ki], lequel souvent "adverbalise" l'adjectif comme dans Sinpleki (simplement) issu de Sinple (simple). Mais ce suffixe traduit également parfois la matière dont sont faites les choses, comme dans Berinaki (morceau de verre) issu du mot déjà vu Berina (vitre). Et parmi les nouveaux mots rencontrés... - Auzotegi (voisinage, quartier) de Auzo (voisin, mais aussi quartier). - Berri (nouveau, mais aussi information/nouvelle au sens journalistique). S'en déduisent les mots très usités : Berriz (de nouveau/encore une fois), Berriki (récemment), berritu (renouvellé), Berrikusi (révisé, littéralement vu de nouveau)... - Ikasteko (leçon, littéralement à apprendre) alors que le mot déjà vu Ikasgai traduit plutôt la Matière d'enseignement... à venir. - Lohi (boue) auquel on peut appliquer le suffixe [-tsu] (abondance de...) qui donne Lohitsu (boueux). - Mende (siècle) dont est issue l'expression « mendez mende » (de siècle en siècle). - Zaindari (patron, protecteur) de Zain (surveillant, gardien) |
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OROITARAZTE Jean-Baptiste ORPUSTANek eman digu [guri] gaia Euskal izenen sustraiak esplikatzeko. Jadanik, erran dizuegu [zuei] honek Bordeleko fakultatean Euskara erakasi zuenela. |
RAPPEL Jean-Baptiste ORPUSTAN nous a donné la matière première pour expliquer les origines des noms basques. Nous vous avons déjà dit qu'il avait enseigné la langue basque à la faculté de Bordeaux. |
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DONIBANE-LOHITZUN - 1188 urtean, hiriaren izena « Sancto Johanne de Luis » zen. - « DONIBANE » parropiaren (elizaren) Zaindaria zen. Orpustanek esplikatzen digu bakan dela Zaindariak gainditzen duela Euskal hiriaren izen batean. [gainditu (dominé) de gain (sommet, au-dessus)] - Izenaren bigarren partean (LOHITZUN), atzematen ditugu hiru hitz : LOHI + TZ + UN. - « TZ » erran nahi zuen « ainiTZ ». - « UN » erran nahi zuen « leku (nUN) ». - Beraz, hiriaren Euskal izena nahi du erran « LEKU NUN LOHI AINITZ BADA ». Eta, izaitez, ezagutzen dugu hiria Urdazuriren ibai-ahoan egin dela. - Honela, 12garren mendean « LUIS » izena sinpleki LOHITZ hitzaren transformazioa zen. Eta gaur, izen honek eman digu [guri] LUZ fransesez. |
SAINT-JEAN-DE-LUZ - En l'an 1188, le nom de la commune était « Sancto Johanne de Luis ». - [En basque,] « DONIBANE » (Saint-Jean) était le patron de la paroisse (de l'église). Orpustan nous explique qu'il est rare que dans un nom de ville basque le [Saint] Patron domine. - Dans la deuxième partie du nom ([en basque] LOHITZUN), nous trouvons trois mots : LOHI (boue) + TZ + UN. - « TZ » voulait dire « ainiTZ] » [en basque actuel beaucoup]. - « UN » voulait dire « lieu (où) » [en basque actuel nUN]. - Donc le nom basque de la commune veut dire « LIEU OÙ IL Y A BEAUCOUP DE BOUE ». Et, en effet, nous savons que la ville a été construite à l'embouchure de la Nivelle. - Ainsi, le nom du 12ème siècle « LUIS » était simplement la transformation du mot LOHITZ (beaucoup de boue). Et aujourd'hui, ce nom nous a donné LUZ en français. |
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ZIBURU - Azken ikastekoan, aipatu dizuegu [zuei] hiri hau Urruña baino ainitz gazteagoa (berriagoa) zela [zen + ela = zela]. - Izaitez, lehenik, Urruñako (edo Urruñaren) auzotegi bat zen. - Beharbada, ZUBI bat bazen Urdazuria zehartzeko Donibane-Lohitzunetik Urruñara eta Espainiara. Eta beraz, Urruñaren auzoa, hirigaia, deitu da ZUBI-BURU. - Orpustanek ikasten digu izen hau laburtu dela 16garren mendean eta 17garren mende hastapenean. Hiria deitzen zen oraino « Subiboure » 17garren mendean eta jadanik « Siboro » 1657an. |
CIBOURE - Dans la dernière leçon, nous vous avons mentionné que cette ville était beaucoup plus jeune (plus récente) qu'Urrugne. - En effet, elle était d'abord un quartier d'Urrugne. - Il y avait sans doute un PONT pour traverser la Nivelle de Saint-Jean-de-Luz vers Urrugne et l'Espagne. Et le quartier d'Urrugne, la future ville, s'est donc appelé BOUT du PONT. - Orpustan nous apprend que ce nom s'est raccourci au 16ème siècle et au début du 17ème. La ville s'appelait encore « Subiboure » au 17ème siècle et déjà « Siboro » en 1657. |
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Vocabulaire : Pour mémoire, nous ne récapitulons plus les nouveaux mots rencontrés... puisqu'il vous est aisé de les retrouver dans le "LEXIQUE-Calculette" accessible depuis le sous-sommaire général de la rubrique "Parler basque". |