52 • Quand...

La leçon 50, où nous apprenions à positionner dans le temps différentes actions, peut se résumer ainsi :
- « hau egin baino lehen... / hau egin eta gero... / hau egiten duelarik... / egiten du hori » (avant de faire ceci... / après avoir fait ceci... / tandis qu'il fait ceci... / il fait cela)

- « hau egiten dun bitartean, egiten du hori » (tout en faisant ceci, il fait cela)

- Dans 2 des 4 cas évoqués, l'auxiliaire « Ukan » (avoir) est complété par un suffixe
« [e]larik » ou « n + bitartean ».


QUAND... le suffixe est la solution à tous nos problèmes !

- Osagarrian naizenean, ez arazorik bada
(quand je suis en bonne santé, il n'y a pas de problème)

- Lan egiten dugunean, bakea behar dugu
(quand nous travaillons, nous avons besoin de paix)

Un rappel grammatical douloureux avant de dégager une règle générale :
Dans ces deux exemples comportant (en français) la conjonction « quand », nous avons une proposition principale (« il n'y a pas de problème » et « nous avons besoin de paix ») affublée d'une proposition subordonnée, complément circonstanciel de temps.

Dans une proposition subordonnée, complément circonstanciel de temps,
notre conjonction QUAND apparait en basque dans l'auxiliaire Izan ou Ukan
sous la forme d'un suffixe [E]NEAN
NOTA
Comme en français, « -elarik » (traduisant notre « tandis que... ») et « -enean » correspondant à notre « quand... ») sont assez proches, mais il y a entre eux (en français comme en euskara) la même nuance (en basque « ñabardura ») :
- « -elarik » se rapporte à un processus ayant une certaine durée, alors que...
- « -enean » s'emploie pour une situation ponctuelle dans le temps.

Quelques exemples

- Aroa ona delarik, lan egiten dut baratzean
(par beau temps, je travaille dans le jardin)
- Aroa ona denean, berehala lan egiten dut baratzean [da + enean »» denean]
(Quand le temps est beau, aussitôt je travaille dans le jardin)

- Bero egiten duelarik, atsegin da igeri egitea
(Tandis qu'il fait chaud, il est agréable de nager)
- Bero egiten duenean, behar dugu bainatu
(Quand il fait chaud, il faut nous baigner) implicitement aussitôt.

- Lo egiten dudalarik, amets egiten dut
(en dormant, je rêve)
- Loakartzen naizenean, amets egiten dut
(quand je m'endors, je rêve) implicitement aussitôt.

- Prezioak goragoak direlarik, sariak apalagoak dira
(tandis que les prix sont plus hauts, les salaires sont plus bas)
- Burtsan, behar duzue erosi prezioak apalak direnean
(A la bourse,vous devez acheter quand les prix sont bas)

Toujours la même chanson

Il est temps de traduire les premiers vers d'une chanson mythique écrite par le capitaine Jean-Baptiste ELISSAMBURU (de Sare) au 19ème siècle, elle a pour nom : Nere Etxea (ma maison).
Ikusten duzu goizean
Argia hasten DENEAN

Menditto baten gainean
Etxe ttipitto aitzin xuri bat,

Lau haitz handiren artean,

Iturriño bat aldean,
Xakur xuri bat atean,
Han bizi naiz ni bakean.
Voyez-vous le matin
QUAND pointe la lumière
[litt. ... commence la lumière]
Au sommet d'une petite montagne
Une maisonnette à façade blanche.
[litt. blanche devant]
Entre 4 grands chênes,
[litt. ... de 4 grands chênes entre]
Une petite fontaine à côté, [litt. ... dans le côté]
Un chien blanc à la porte,
C'est là que je vis en paix.

Cet extrait de poésie est intéressant à plusieurs titres :
- D'abord, on y trouve (au 2ème vers) une belle illustration de la présente leçon.
- Ensuite, y figure souvent le suffixe « ean » traduisant notre « dans », à ne pas confondre avec notre suffixe d'aujourd'hui « enean » qui s'intègre à l'auxiliaire, alors que « ean » complète souvent comme ici des noms communs (goiz, gain, alde, ate, bake).
- Enfin, elle constitue une bonne introduction aux diminutifs sur lesquels nous reviendrons... dans une prochaine leçon.... car ceci est une autre histoire (comme dirait Kipling).
Vocabulaire : Pour mémoire, vous pouvez à tout moment consulter le "LEXIQUE" accessible depuis le sous-sommaire général de la rubrique "Parler basque".