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Pour mémoire : Les similitudes nombreuses du basque et de langues indo-européennes anciennes révélées à travers tous nos articles, ne peuvent pas être exclusivement attribuées à l'emprunt des Basques aux langues des peuples qu'ils rencontrèrent. Souvent même, nous pouvons supposer avec quelques raisons que ce pourait bien être l'inverse ... à suivre ...
(2) Euskariens et Indo-européens
nourris ... à la même mamelle ?
La première des nourritures de l'Homme, de tout temps, est sans nul doute celle du sein maternel : BUDAR en basque (mais UDDER pour le "pis" de la vache [1]), entre autres appellations [BUL(H)AR, BOLHAR, BURAR]. Est-il permis de rapprocher ces mots du sanskrit ū́dhar et du grec οὖθαρ [oûthar] [0] tous deux signifiant "mamelle" ? [Et peut-on oser rapprocher ces deux derniers mots de la "forme" basque UDARE ("poire") ?].

Mais, avec la même signification, existe un autre mot basque, peut-être plus connu du grand public local, DITI / TITI qui désigne peut-être plus précisément le "mamelon du sein" [8]. Et là, comment ne pas observer une ressemblance troublante avec le sanscrit dhīta "tété, sucé" ou le grec τιθήνη (tithḗnē) "nourrice" ?
   
BUDAR "sein"
UDER "pis de vache"
UDARE "poire"
  οὖθαρ [oûthar]
  "mamelle"
  ū́dhar "mamelle"
 
 
Dans l'histoire de l'humanité, le pain et ses ingrédients (les céréales) tiennent une place importante puisqu'ils marquent une étape dans la lente évolution du chasseur-cueilleur en agriculteur. Cette histoire remonterait au « Paléolithique supérieur » que l'on situe entre - 35.000 et - 10.000 ans avant Jésus-Christ (période, par parenthèse, qui englobe le point haut de la dernière période glaciaire). Et là encore, les « coïncidences » sont nombreuses :
- AKARRO "barbe de l'épi de blé", "bale, enveloppe du grain de blé" [5] à rapprocher du grec ἄχυρα [ákhura] "paille, balle, son".
- ART(H)O, aujourd'hui "maïs ou pain de maïs" [2] [3] [4], mais anciennement "millet" [4] [5] à rapprocher du grec ἄρτος [ártos] "pain, nourriture en général".
- GARI, froment et, parfois, céréale en général, grain" dont l'homonyme arménien gari signifie … "orge".
- Quant au mot basque OGI "pain", il est désigné « ORGI » dans un célèbre document du 12ème siècle [6]. Or, le plus grand spécialiste du grec ancien au siècle dernier, Pierre Chantraine, rapproche du grec ὀργή [orgḗ] "tempérament, passion" le mot sanskrit ūrjȧ … "nourriture, vigueur".
Curieux, n'est-ce-pas !

Bien d'autres « coïncidences » étranges pourraient encore être citées dans cette quête, vieille comme le monde, de la … nourriture … mais, pour ne pas vous … saturer, terminons-en ici par le mot basque ASE "saturation, rassasiement, saturé, repu" … voire "dégoût", en face duquel nous citerons les mots grecs ἆσαι [āsai], ἄση (ásē) "rassasier, rassasié" et le grec élolien [7] ἄσᾱ (ásā) "dégout" !!!
 
 

[0] Les mots "entre [ ]" donnent la prononciation des termes grecs (en bleu) à l'aide de l'alphabet phonétique international. Tous les autres mots "en bleu italique" sont également écrits à l'aide du même alphabet phonétique.

[1] Dictionnaire en ligne de Google
[2] Dictionnaire basque-français-basque édité en 1997 par Pierre CHARRITTON
[3] Lexique Français-basque des auteurs André TOURNIER et Pierre LAFITTE (1953)
[4] Dictionnaire basque-français de Pierre LHANDE (1926)
[5] Dictionnaire basque-espagnol-français de Resurreccion Maria de AZKUE (1905)
[6] Le Codex Calixtinus, encore appelé Livre de Saint-Jacques, est un manuscrit du 12ème siècle conservé un temps à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.
[7] Le Grec ancien ce sont de nombreux dialectes parlés dans les 4 tribus de la Grèce antique dont l'Eolien. (y compris des variantes) on peut citer le Mycénien (1600 à 1100 avant JC) de Mycènes (ville du Péloponnèse), le Dorien et l'Ionien-Attique (~ 800 à 300 avant JC). C'est ce dernier (Attique = d'Athènes) qui est prépondérant dans les textes littéraires, donc la base du grec ancien enseigné dans les Ecoles, et à l'origine du grec moderne.
[8] Rappel de la fameuse berceuse basque dont l'une des versions commence par …

« HAURTXO TXIKIA NEGARREZ DAGO
AMA MAI-OZU TITIA ... »
« Le petit enfant est en pleurs
Mère donne lui le sein ... »
La finale « A » de TITIA est l'article « le » …