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Pour mémoire : Les similitudes nombreuses du basque et de langues indo-européennes anciennes révélées à travers tous nos articles, ne peuvent pas être exclusivement attribuées à l'emprunt des Basques aux langues des peuples qu'ils rencontrèrent. Souvent même, nous pouvons supposer avec quelques raisons que ce pourait bien être l'inverse ... à suivre ... | ||||||||||||
(4) Basques et Indo-européens
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de la même eau ? |
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Deuxième élément important
de la nature auquel premiers « Euskariens » et « proto
Indo- européens » furent également confrontés : « l'eau », en basque contemporain URA (le "A" étant l'article de eau). De la même famille que UR, nous avons EURI "pluie" et ... EURIN "pleuvoir" dont on peut légitimement se demander s'il n'aurait pas un lien avec le grec ῤειν (ϝ/wrein) [5] "couler" ? et UR-EGIN "uriner" (littéralement "faire de l'eau") avec οὐρειν [w/houréin] de même sens "uriner" ? TURRUSTA [1][3] ou ZURRUSTA [2] "Cascade, jet d'eau" n'auraient-ils pas un air de famille avec le grec ῥευστός (ϝ/wreustos) "qui s'écoule, qui flotte" et, dans le même esprit, ERREKA "ruisseau" n'est-il pas à rapprocher de ἔρρυηκα [ϝ/wérruēka] forme de conjugaison d'une action passée/réalisée du verbe ῥέω (ϝ/wréō) "couler, s'écouler, se répandre" ? A signaler également un mot ne figurant pas dans les dictionnaires les plus connus [1][2][3][4] mais encore utilisé en Basse-Navarre (Lantabat) : LIPIT/LIPITZ dont l'un des sens est "gouttelette, éclaboussure d'eau" qu'on ne peut pas ne pas rapprocher du grec λíψ [líps], conjugaison du verbe λείϐω (leibō) "ce qui coule goutte à goutte". |
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Et dans le registre du mauvais temps que suggère notre illustration, deux autres correspondances vous interpelleront peut-être : - EK(H)AITZ "tempête, averse de pluie ou de neige et vent, mauvais temps" en regard duquel on peut citer le grec ἔχευσα (ékheusa), forme que peut prendre [6] le verbe χέω (Khéō) "verser, répandre" mais surtout - HAIZE/AIZE "vent, souffle" à comparer aux dérivés poétiques (et rares) du verbe grec ἄημι (aēmi) "souffler" cités par Pierre Chantraine : ἄησις (aēsis), le présent ἄησι (aēsi), l'adjectif ἀήσυρος (aēsuros) "agile, léger comme le vent" en parlant de fourmis. |
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Enfin, le basque ITHURRI source d'eau, fontaine, commencement et surtout sa version souletine ÜTHÜR-I sont sans conteste apparentés au grec ὕδωρ (ϝudor) "eau" (encore aujourd'hui dans le grec moderne). Mais il est vrai que la ressemblance est encore plus frappante avec le mot ombrien [7] de la même famille utur qui a la même signification eau ! Mais, l'élément central "UR" qu'il contient ne penche pas vers l'emprunt du basque à l'ombrien ! | ||||||||||||
[0] Les mots "entre [ ]" donnent la prononciation des termes grecs (en bleu) à l'aide de l'alphabet phonétique international. Tous les autres mots "en bleu italique" sont également écrits à l'aide du même alphabet phonétique. |
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[1] Dictionnaire basque-français-basque édité en
1997 par Pierre CHARRITTON |